Nous voici en décembre, dernier mois de l'année, et s'il y a bien quelque chose qui ne change jamais, c'est cette lente avancée vers la nuit la plus longue : celle du solstice d'hiver, où l'obscurité atteint son apogée, du moins dans l'hémisphère nord.
Quel que soit l'endroit où l'on se trouve sur la planète, cette période est vécue différemment. Dans l'hémisphère sud, c'est l'été qui s'épanouit, tandis qu'ici, au nord, nous entrons dans un temps de ralentissement, une invitation au recueillement et à l'introspection.
Partout, cependant, le rythme de la nature nous enseigne quelque chose d'essentiel : il y a un temps pour l'ombre et un temps pour la lumière, un temps pour ralentir et un temps pour s'élancer. Chaque cycle, dans sa danse subtile entre opposés, porte en lui une promesse de renouveau.
Et ne trouvez-vous pas cela magique, vous, que là où nous sommes, chaque personne, chaque individu, vive cette période d'une manière différente ?
Même en France, le contraste est frappant. Dans le Nord, les bonnets sont déjà de sortie, le froid mord les visages, et le ciel reste souvent couvert. Les jours semblent plus courts, et le soleil devient plus rare.
Et pourtant, ici, dans le Sud-Ouest, nous profitons encore de journées baignées de ciel bleu et de douceur. Cette lumière persistante semble presque nier que nous approchons de la nuit la plus longue, du solstice d’hiver, et de la magie de Noël. Ces différences nous rappellent que, où que nous soyons, chacun vit cette transition à sa manière, avec ses propres couleurs et sensations.
Chaque année, au cœur de décembre, nous atteignons un moment unique : le solstice d’hiver. Cette nuit, la plus longue de l’année, marque le point culminant de l’obscurité. Les jours précédents semblent ralentir, les ombres s’étirent, et le monde entre dans une sorte de suspension encore pendant quelques jours.
Mais loin d’être une fin, ce moment est un tournant. Aux alentours du 21 décembre, les jours commencent à s’allonger, la lumière renaît peu à peu. Dans les traditions anciennes, ce retour progressif de la lumière était célébré comme un véritable renouveau.
Une invitation à reconnaître l'importance des cycles, à accepter l’obscurité comme un espace fertile, et à s’ouvrir à la lumière qui revient.
Avant que cette lumière ne revienne pleinement, il y a ce temps suspendu : l’avant. Un moment où la nature ralentit son rythme, où les arbres se dépouillent, où les nuits s’allongent, et où le froid nous invite à rentrer chez nous. Ici, à Biscarrosse, le climat reste doux, mais ce petit frisson hivernal nous rappelle que l’hiver approche, à l’extérieur comme à l’intérieur de nous-mêmes.
C’est une période précieuse, trop souvent oubliée. Chaque jour peut être vécu comme une étape, une occasion de préparer la lumière à venir, de poser des intentions, et de réfléchir à ce que nous voulons laisser derrière nous et de ce que nous souhaitons voir renaître lorsque le printemps reviendra...
Loin de la frénésie des calendriers de l’Avent d’aujourd’hui, avec leurs chocolats ou leurs objets parfois dénués de sens, l’Avent pourrait redevenir un moment précieux, sans artifice.
Un temps où, chaque jour, nous nous autorisons à ouvrir une porte intérieure : découvrir un message, poser une intention, ou accomplir un geste qui nous fait du bien.
Car n’oublions pas qu’à l’origine, le calendrier de l’Avent portait une autre promesse : celle de nous apprendre à patienter, à savourer chaque journée comme une étape précieuse. Une manière de prendre conscience du temps qui passe, et de redécouvrir la richesse de chaque instant.
C’est dans cette intention qu’est né le calendrier de l’Avent, au début du 20e siècle, en Allemagne. En 1908, Gerhard Lang, éditeur à Munich, créa le tout premier calendrier composé de petits dessins colorés, reliés à un support en carton. Une décennie plus tard, les premières fenêtres s’ouvraient, dévoilant chaque jour une image ou une prière, destinée à accompagner les enfants dans leur attente de Noël.
À cette époque, chaque fenêtre renfermait un message simple mais profond : une invitation à patienter, à savourer chaque jour comme une étape sur le chemin vers la lumière.
Aujourd’hui, bien que les calendriers de l’Avent se soient transformés, leur essence peut encore nous inspirer : une manière de prendre conscience du temps qui passe, d’ouvrir chaque jour une porte – réelle ou symbolique – vers une intention, un geste, ou un moment de douceur.
Pourtant, nous vivons aujourd’hui dans une ère du "toujours plus" : Plus de cadeaux, plus d’objets, plus de remplissage pour occuper le temps et satisfaire une attente toujours grandissante.
Mais si cette période, au lieu de nous pousser à accumuler, nous invitait à nous délester ? À laisser derrière nous ce qui alourdit nos journées et nos pensées, pour ne garder que l’essentiel.
Après tout, l’hiver, avec ses arbres dépouillés et ses nuits profondes, nous montre que la simplicité peut être une force, et que l’espace vide peut être fertile...
Alors, comment pouvons-nous vivre cette période autrement ?
Et si, à partir d’aujourd’hui jusqu’à Noël, ou jusqu’au solstice d’hiver, selon vos croyances, nous choisissions chaque jour un geste simple pour nous reconnecter à l’essentiel ?
Allumer une bougie et poser une intention. Écrire quelques mots pour remercier ce que l’année écoulée nous a offert, ou rêver à ce que nous souhaitons voir éclore. Peut-être aussi, chaque jour, prendre un instant pour regarder le chemin parcouru : tout ce que nous avons déjà accompli, entrepris, construit. Se remercier, s’encourager, et s’offrir ce regard bienveillant que nous réservons trop souvent aux autres.
Et si nous choisissions également d’être présents ? Non pas en offrant un cadeau matériel, mais en offrant de notre temps, de notre attention ? Un sourire, un appel téléphonique, une visite surprise, une pensée douce pour les êtres qui nous entourent – ou pour ceux que nous avons oubliés. Ces petits gestes simples, parfois invisibles, sont souvent les plus précieux et nous reconnectent véritablement à notre cœur.
Dans cette période de transition, où l’année touche à sa fin, il est essentiel de nourrir notre intérieur avec ce qui fait du bien à notre âme : une musique apaisante, un chant de Noël, ou encore un film qui nous fait rêver. Ces moments de cocooning, ces vibrations douces, nous rappellent que la magie réside souvent dans les choses simples.
Premier décembre, premier jour de l'Avent : un temps suspendu qui nous invite à nous préparer à l'essentiel. Mais qu'est-ce que l'essentiel finalement ? Est-ce les retrouvailles en famille, les moments partagés autour d'un bon repas, ou simplement ce retour vers soi, vers ce qui nous fait vibrer ?
Peut-être est-ce tout cela à la fois : se recentrer, rêver à ce qui vient, savourer un bon festin, et poser des intentions pour le futur.
Décembre est un mois de lumière, de neige et de festins, un moment pour faire la paix, régler ce qui reste en suspens, terminer ce que nous avons commencé et espérer que nos vœux se réalisent...
Alors, en ce mois de décembre, prenons le temps de rallumer nos lumières intérieures, de préparer nos cœurs et d’avancer doucement vers cette renaissance, reconnectés à l'essentiel...
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